28 juillet, Cap sur Codroy à Terre-Neuve

Nous quittons comme prévu à 1h00 du matin. Le bon vent est bel et bien au rendez-vous. On lève la grand-voile aux abords de Havre Aubert. De l'autre côté de l’Ile d’Entrée, on lève le génois. Nous avons un vent de 15 à 18 nœuds à un angle oscillant entre 120 et 140 degrés tribord. On arrête le moteur! 


Les vagues n’en tiennent qu’à leur tête et préfèrent venir vers nous à 100-120 degrés tribord. Elles seront de 1m au départ pour atteindre jusqu’à 3m plus au large. Pour cette traversée, bien qu’elles soient importantes, les vagues sont aidantes car elles nous suivent. Notre vitesse sera de 6 à 9 nœuds ce qui est très bon. À quelques reprises des vagues plus fortes nous feront giter à 30 degrés et plus, inondant le cockpit à quelques reprises. ça rafraîchit les petits pieds! À mi-parcours, je fais ce qui avait été promis, je relâche les cendres de papa doucement sur le bâbord du navire. Évidemment avec les vents qui flirtent avec le 20 nœuds, une portion se soulève et revient vers le bateau. Je suis légèrement saupoudrée :)  Mais au final tout se passe bien, dans ce chaos de la mer.


Il est maintenant dans ce Golfe qu’il aimait tant tout en le redoutant. Je lui demande de s’assurer que ses enfants marins, Jean-François et moi, et ses petits-enfants, soient protégés lorsqu’ils traversent ce cours d’eau redoutable, lorsqu’ils naviguent dans le fleuve. 


Nous cherchions un nom pour notre autopilote depuis longtemps. Comme les cendres de mon père ont fait 1.5 saisons de voile à bord de la Grande Fugue, qu’il adorait faire des sorties de voile avec nous  et que notre autopilote n’a jamais fait défaut, soutenant des vagues de 3 m et des vents de 20-25 nœuds, nous avons décidé de le nommer Robert. Un clin d'œil à papa!


Pendant ce parcours en mer, nous avons vu quelques déchets à la surface de l’eau. Des ballons de fête semi gonflés (vous vous demandiez où vos beaux ballons atterrissaient, et bien il amerrissent ce qui n’est pas bon pour la faune marine), des bouts de bois. Mais dans une telle mer, impossible d’aller les chercher prudemment. on se résigne donc à les voir passer. À quelques reprises notre profondimètre sonne l’alarme alors que nous sommes dans plus de 400 m d’eau. Sans doute un banc de poisson ou une baleine qui passait par là, mais nous n’avons rien vu dans ces montagnes russes que nous franchissons.


À 35 miles nautiques de Terre-Neuve (environ 70 km) je remarque un petit oiseau qui tourne autour du bateau sans jamais s’y poser et qui survole les vagues. Tant et si bien qu’on le perd de vue. Il semble se nourrir de quelque chose qui est juste à la surface tout en volant. Un mergule nain! Mon premier! 


J’observe aussi des fous de Bassan, qui longent les vagues. Ils ont vraiment l’air de s’amuser dans ce relief liquide. Alors que nous nous rapprochons des côtes, et qu’un épais brouillard nous bloque la vue, les goélands et les cormorans sont de plus en plus visibles.


Terre! Terre!

Environ 17h30 plus tard, nous arrivons à notre destination. Codroy, Terre-Neuve. On tente d’aller s'amarrer au petit port de pêche, mais on s’enlise doucement dans une boue bien douce pour notre quille. On décide donc d’ancrer aux abords du petit port, La tenue semble bien bonne. Une fois ancrés, on apprend la victoire de cette fleurettiste canadienne - médaillée de bronze! De beaux combats contre l’Italienne. Bravo!


On suit les JO un peu quand même! ;)


Cap à l'Anguille


On pêche à la chaloupe ici... entre autres

Bateaux de pêche, maisons colorées, nous sommes à Terre-Neuve!

L'église Codroy et son cimetière

Vue du petit port de Codroy avec d'immenses montagnes en fond de scène

Codroy et ses montagnes


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