16-17 août: La traversée et Terre-Neuve
En matinée, nous avons préparé le bateau pour la traversée, enlevé le moteur qui était sur le dinghy, recouvert le kayak, mis les objets qui peuvent tomber et s'abimer au rancart. Vers 13h, nous avons partis le moteur et quitté la petite marina (juste un quai assez vieux avec de vieilles amarres et autres cordages pendants...). Nous avions une navigation de 24 heures devant nous pour nous rendre à Bay of Islands.
Au revoir Ingonish, sa montagne de ski et ses petits nuages à la Télétubies! |
La mer était plus ou moins organisée, et après quelques heures, j'ai avalé une gravol au gingembre (bien recommandée pour ne pas s'endormir et combattre le mal de mer) et ensuite j'ai grignoté des graines de maïs roties et salées. Ce fut le bonheur après cela!
La côte est belle, le ciel est bleu. On s'entend pour nos quarts, Paul fera de 19-22h, moi de 22-01h et Paul de 01-04h et moi de 04-07h, vous voyez le principe, nous ne sommes que deux et nous effectuons des quarts de 3h pour permettre à l'autre de dormir.
Quand je me couche à 19h, nous sommes parallèle à l'extrémité nord du haut du Cap Breton et j'aperçois l'île Saint-Paul qui est de mieux en mieux définie. Un bateau de pêche croisé au loin et c'est tout. Comme si nous étions seuls au monde dans le détroit de Cabot, alors que nous savons fort bien qu'il s'y trouve un grand nombre de cargo en direction du Saint-Laurent entre autres.
À 22h, il fait noir, mais encore chaud, à ma grande surprise. Un bateau de croisière avec toutes ses lumières au loin, mais le ciel est surtout illuminé de millions d'étoiles. Ah comme j'aimerais que ma fille y soit! C'est majestueux! La Grande Ourse sur bâbord et Cassiopée sur tribord, c'est le bonheur. Je vois bien la voie aérienne empruntée par les avions en direction de l'Europe. Nous ne sommes qu'en direction d'une autre province mais notre périple sera bien plus long que celui de ces avions. Vers 23h, une nouvelle lumière à l'horizon: la côte? Non, quelques minutes plus tard, un croissant de lune orange nait tranquillement et oblitère du coup ce beau ciel que j'admirais, seuls les feux des avions demeurent visibles.
Au petit matin, c'est un beau lever de soleil vers 5h30 qui élimine la noirceur. Nous voyons à nouveau les vagues et distinguons la côte, les montagnes et falaises de l'ouest de Terre-Neuve. Le vent monte et est enfin orienté du sud au nord, donc il nous pousse. Pendant toute la nuit, nous avions la grand voile resserrée d'un ris, par prudence. Paul, lors du quart précédent, arriva à ajouter le génois, qui tient plus ou moins bien, le vent étant encore autour de 10 nœuds, mais je voyais que la grand voile coupait le vent du génois. Solution facile: je mis le génois en ciseaux avec la grand voile. Ce qui fut merveilleux pendant un bon bout de temps. Mais quand fut le temps de rentrer le génois qui ne fonctionnait plus en ciseaux, je m'aperçu que je ne pouvais le faire seule. Pendant la dernière heure de mon quart, j'ajusterai la direction du bateau pour permettre au ciseaux de tenir. J'avais bien hâte que Paul se pointe à 7h.
Lorsqu'il se leva, un peu grognon car son sommeil fut dérangé par le bruit des voiles qui se regonflent par coup après la vague, Paul me donna un coup de main pour enlever le génois. Quand je prends la barre à 10h, le vent est maintenant à un meilleur angle et les deux voiles sont maintenant du même côté, à bâbord, bien soutenues par un vent de 13, 14 nœuds. On ferme le moteur.
On passe près d'un cargo, Le Baltic III, qui est échoué depuis le 25 février dernier. Les manœuvres de sauvetage par hélitreuillage peuvent être vues ici. La mer ne pardonne pas! Mais l'histoire se termine bien, tout le monde est sauf!
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Il faudra encore des mois pour sortir le Baltic III de son pétrin... |
Mais les falaises que nous avons longées de plus en plus près étaient d'une grande beauté que les photos peinent à transmettre. On se sent bien petits devant ces sommets qui nous surplombent. En voici quelques unes.
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Presqu'au milieu entre les montagnes, vous voyez les minuscules points blancs? Ce sont des maisons... ça donne une idée de la taille des montagnes. Photo prise au grand angle. |
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La petite maison rouge entre les montagnes Photo prise au zoom. |
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La face de ces montagnes a connu plus d'une tempête, du vent, de la glace, de la neige et des vagues impressionnantes s'y sont fracassées |
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Une falaise avec de grands doigts blancs géants! La taille des arbres vous donne une idée de la taille des gisements de quartz. |
Nous allons dans la baie au cœur de l'Ile Woods, qui elle-même est au cœur de l'immense Baie des Iles. Une île où nous serons apparemment protégés des vents de toutes parts. Et comme justement on nous annonce de grands vents provenant de la mer demain, mieux vaut caller notre ancre dans la boue et attendre que cela passe!
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L'ancre est bien mise, les nuages sont de plus en plus présents, le soleil se couche. Nous sommes à l'abri des vagues de 3m qui prendront la mer d'assaut! |
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Quelques habitations sur l'île Woods. Regardez le jardin clôturé en haut à gauche. Il doit y avoir des prédateurs de laitue! |
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Une borne fontaine? Une personne qui se berce sur son balcon avec son chien. Et un canot orange pour ceux et celles qui aiment la couleur orange ;) |
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Une table jaune dans un pré. Un pique nique ça vous tente? |
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