Beaufort South Carolina à Beaufort North Carolina

Départ de la marina de Dataw Island cap vers Beaufort Caroline du Nord en longeant la côte à plus de 25 miles nautiques à l'occasion. Il semble que nous sauvons deux jours de navigation lorsque l'on prend la mer plutôt que l'intercoastal. C'est selon André qui l'a fait à plusieurs reprises. Un voyage qui a duré 48 heures en tout. Pour moi, un premier voyage en haute mer.

Nous avons divisé la navigation en quart de deux heures chacun.  Comme le pilote automatique ne fonctionne pas, nous avons décidé qu'une personne dormait pendant deux heures, qu'une autre naviguait et qu'une autre assistait le navigateur. Les tâches étant ainsi bien distribuées, nous avons commencé à nous coucher à tour de rôle pour 2 heures maximum et à être tantôt navigateur et tantôt assistant. 

La navigation fut très bien. À l'occasion des dauphins nous accompagnaient et souvent des poissons volants volaient autour de nous. Non, aucun n'est venu se déposer dans le fond de notre bateau... :( 
 
André au gouvernail
Dans la vague, ça dort relativement bien. Mais j'ai peu dormi la première nuit. Et naviguer de nuit était pour moi une première. Heureusement la lune était très présente, pleine sinon presque pleine. Sur notre quart, André et moi nous sommes fait détrempés par la pluie. Et oui, nos pantalons de pluie étaient bien rangés à l'intérieur... Nous avons appris...

Paul au gouvernail

Le deuxième jour, ayant tous fort peu dormi durant le premier 24 heures, nous avons choisi de laisser le navigateur naviguer seul et de permettre aux deux autres coéquipiers de dormir 4 heures chacun. Ce fut beaucoup mieux côté sommeil et c'est la routine que nous avons gardé pour le reste de notre périple.
Moi au gouvernail
 La deuxième nuit fut un peu plus mouvementée. Nous venions de passer Cape Fear. J'ai pris le gouvernail vers 20 heures. Le génois était bien gonflé et nous permettait d'atteindre une vitesse de croisière de 7 à 8 noeuds l'heure. Cependant, je commençais à voir des cellules orageuses sur notre radar. À un moment donné, alors que je venais de regarder la vitesse du vent qui était grimpée à 14 noeuds, nous avons frappé un grain, soit une cellule de vents très forts bien arrosé de pluie. Subitement, la voile s'est tendue à l'envers et le bateau s'est mis à tourner sur lui-même, je n'arrivais pas à redresser le gouvernail. Tout cela en gitant bien entendu. Mes coéquipiers sont venus à mon aide pour enlever le génois. Son enrouleur étant bloqué, Paul a du se rendre à l'avant pour l'enlever. Je n'avais pas vu qu'il avait son harnais et sa ligne de vie, mais heureusement il l'avait. André m'a pendant ce temps aidé à regagner le contrôle de mon gouvernail. Disons que ça secoue.
Vue de l'arrière avant le grain

Vue sur tribord

À mon quart suivant, vers 2h00 du matin, Paul m'a indiqué qu'un gros nuage guettait toujours. C'était le même. Pendant mon quart, la forme de cet orage aura pris toutes les formes sur mon radar: tantôt ours, tantôt tyranosaure, tantôt démon, tantôt monstre... je les ai tous vu.  Alors que je terminait mon quart et qu'il fallait traverser ce abominable perturbation météo, la forme sur le radar s'est soudainement éclipsée. Il était 4h00 du matin, la menace était volatilisée.

Malgré cela, la nuit en mer avec la lune était belle. La mer légèrement agitée, mais pas si mal. Quoique j'ai choisi de faire une partie de mon sommeil dans le carré. La cabine avant est loin d'être confortable quand le bateau navigue dans les vagues de front. Lorsqu'il se casse sur la vague, non seulement cela fait tout un bruit, mais on est parfois suspendus dans les airs. Dans un avion, on nous obligerait à s'attacher pour autant. Et à la réception, on ne compte pas les G de force de gravité supplémentaire. Notre corps s'enlise dans le matelas.

En dormant dans le carré, étant près du mat, ça bouge beaucoup moins et le bruit est moins terrorisant.
Paul prépare sa couchette dans le carré, la mienne est de l'autre côté de la table
Les hublots des fenêtres de notre chambre semblent avoir des problèmes d'étanchéité.  À voir une fois à Québec. Raison de plus pour dormir dans le carré lorsqu'il pleut! :)

Nous sommes arrivés à Beaufort vers l'heure du midi. Nous avons fait le plein et avons pris une douche. Sommes repartis 2 heures après pour notre prochain jalon: Norfolk Virginia.

En passant, vous connaissez Paul et sa cuisine. Laissez-moi vous dire que nous mangeons très bien même par conditions difficiles! Miam! :)


Commentaires

  1. Bonjour,
    Et en conclusion du post :
    Qu"est-ce qu'on mange ?
    La mer, le marin (l'air), mais toujours la même conclusion
    Cordialement

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    1. Évidemment on devient gourmand de cet air marin, mais le menu plus terre à terre ne laisse pas à désirer non plus: Pétoncles, poulet rôti, crevettes aux tomates et à l'ail, bref un menu digne des plus grands navigateurs!

      Merci pour votre commentaire!

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