29-30 Juillet: de Mont-Louis à Rivière au Renard

Une fois la tempête de la veille passée, le vent s'est bien installé. Cette houle résiduelle entrait dans la Baie de Mont-Louis. Avec un peu de vent, le bateau se tenait parallèle à la houle. Mauvaise nuit, le bateau roulait de 20 degrés de chaque côté et dessinait des 'huit' avec sa proue. On se retrouvait en état d'apesanteur avant de retourner s'enfoncer dans le matelas! Vous voyez un peu le topo? À 4 heures du matin, après avoir bien peu dormi et entendu des objets tomber un peu partout dans le bateau, j'ai dit à Paul 'On quitte! Il fait assez clair, on s'en va d'ici!'. Et c'est exactement ce que nous avons fait... sans regarder la météo, sans regarder Windy notre ami qui nous donne les prévision de vent et de vagues... 

Vous n'aurez pas de photos de ce périple car il n'y en a pas. Nous avons pris la mer, averti la garde côtière de notre plan de navigation et ciao bye! Ben oui, on aurait dû regarder avant. Quand j'ai vu les murs qu'étaient les vagues, ma détermination était à -10, ma peur était à 8 sur 10. Nous avions des vagues de trois mètres. Heureusement elles allaient dans le même sens que nous! Le vent était de 25 nœuds avec des pointes au delà de 30. Un vent frais donc avec beaucoup force. 'Gale Force Wind' ou un vent de 6 à l'échelle de Beaufort et des rafales de vent fort. Nous sommes restés calmes et prudents, Paul a dit, le bateau peut prendre cela et on a continué. On fini qu'à entrer dans le rythme des vagues. Ma peur s'est calmée, nous avons ramassé ce qui était tombé par terre dans le bateau et avons poursuivi notre route à une vitesse record (moyenne de 8 nœuds) avec la trinquette et le moteur. À mi-chemin, la trinquette ne prenant plus son vent dans le bon angle, nous l'avons roulée et avons poursuivi notre navigation seulement à moteur.

On philosophe là là, mais quand la vague vous suit ainsi et que nous regardons devant, on regarde le passé, car ces vagues, vous les avez déjà franchit (ou encore, elle vous ont déjà traversés). Et quand nous regardons les murs de vagues derrière le voilier, on regarde notre avenir. Tout est une question de perspective. Je me suis donc efforcée de regarder mon passé et non mon avenir. Ça allait beaucoup mieux ainsi, croyez moi! :)

Éventuellement, nous avons fait confiance au pilote automatique, ce qui nous permettait de nous reposer un peu et de juste surveiller le radar, les horizons qui montaient et descendaient au gré de notre embarcation et les oiseaux qui malgré cette mer montée devait bien pêcher! À un moment j'ai aperçu un phoque qui s'étirait le cou pour mieux nous voir entre deux vagues. Il avait l'air de ne pas y croire! 

Paul et moi avons dormi à tour de rôle (oui, oui, nous avons dormi au moins une heure chacun durant cette navigation dynamique!). Nous avons cependant mangé minimalement (vive les barres tendres et les fruits). Nous sommes arrivés à Rivière au Renard vers l'heure du midi. Il n'y avait plus de place à la marina, nous nous sommes donc ancrés dans l'enceinte protégée des vagues juste à côté de la marina. Une fois ancrés, le stress étant parti, nous sommes tous les deux tombés endormis! Vers 16h, réveil et on prépare le souper, je mets à jour le blog et Paul s'amuse avec la radio à ondes courtes où deux hommes débattent de la valeur des véhicules électriques. Et nous sommes toujours à notre ancrage ce dimanche 30 juillet car les vents sont repartis de plus belle et pas du tout favorables à notre déplacement vers Gaspé. Nous avons vu 3 voiliers partir ce matin, sans doute pour les Iles de la Madeleine. Ils en auront en masse du vent et de la vague, je leur laisse!

Nous attendions une pièce d'équipement qui était à Gaspé. On se mord les pouces, on airait dû la faire
Un navire au quai de la Marina de Gaspé

livrer à Rivière au Renard! Paul est donc parti vers 9h30 ce matin pour Gaspé, avec le dingy jusqu'à la marina et ensuite sur le pouce après que je lui ai dessiné une affichette avec Gaspé d'un côté et Rivière au Renard de l'autre. Il a récupéré la pièce d'équipement. Il en a profité pour faire une petite épicerie. Il est maintenant à faire du pouce pour son retour. Et ces quelques photos sont de lui! Heureusement car vous n'en auriez pas! :)

Nous pensons maintenant aller directement en escale aux Iles de la Madeleine dès demain, une navigation de 24 heures, pour ensuite se diriger vers Port Hood, NS et y rencontrer Agnès Lévesque, une rencontre panifiée depuis quelques années déjà. Nous espérons que Dominique et Sophie, sa copine Néo-Zélandaise, pourront venir nous y retrouver en début de la semaine du 6 août pour retourner aux Iles et ensuite traverser vers Terre-Neuve.
 
Un peu d'épicerie avant de quitter Gaspé
On refait le plein de barres tendres! :)

Cela change nos plans aussi car nous devions voir Thomas à Gaspé, mais ce sera pour une autre fois. De son côté, Thomas débute sa saison de baguage d'oiseaux. Et oui, il m'a dit hier soir que les parulines amorcent déjà leur migration automnale, leur retour vers les contrées plus chaudes. 

Nous le savons, il est difficile de planifier des rencontres et avoir un horaire fixe en raison du vent et de la mer. On tente notre coup, mais si ça ne fonctionne pas, faut pas s'en faire! On profite du temps que nous avons et on tient compte de la météo, car c'est elle qui a le dernier mot! En principe, notre prochain article proviendra des Iles de la Madeleine! 


Paysage Gaspésien
Remarquez les arbres qui jonchent la plage, faut pas frapper cela en mer!
Le pire c'est que nous en voyons plusieurs!




Commentaires

  1. On sait tous que le St-Laurent est une des voies les plus difficiles au monde. Je vous souhaite un peu de calme pour le trajet aux Îles.

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    1. Tellement calme, que le moteur a ronronné tout le long... :)

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