29 août - 1 septembre: Retour au Bras du Nord

Pas de temps à perdre, depuis plusieurs jours le vent souffle fort en mer du sud au nord. Or, nous voulons aller au sud pour nous rapprocher de Corner Brook pour notre départ vers Mtl de l'aéroport de Deer Lake. Le vent ne venant jamais du nord, notre meilleure solution est un moment sans vent et ce moment est ce matin. On quitte l'Anse Lomond au petit matin, le paysage est encore superbe, donc je m'amuse à prendre quelques clichés de notre bel environnement. On repasse devant Norris Point et on traverse la Baie Bonne pour prendre la mer. 

Chuuuut, les nuages dorment encore dans le creux des montagnes.
Vue de notre bateau au départ de l'Anse Lomond

Allez soleil, lève toi!

Ça a l'air confortable pour les nuages... :)
Je m'ennuie peut-être de mon lit douillet...

L'heure dorée du matin sur Norris Point
Regarder cette montagne et ce rocher à gauche. c'est la sortie vers la mer. Gros plan en bas.

Gros plan sur ces immenses menhirs naturels
par Toutatis!
En passant, qui a dit que les arbres étaient petits et rabougris?
Ils sont très grands!

Comme nous approchons la mer, on sent la houle qui comme une grande respiration fait monter La Grande Fugue doucement et la redescend. On longe la côte et on admire le paysage. Sur un voyage de plus de 5 heures, nous ne croiserons qu'un seul bateau, un bateau de pêche au loin. La mer et la côte sont à nous.

La côte et la mer.
La côte est le fruit d'anciennes éruptions volcaniques,
donc des terres très fertiles

Encore cette côte magnifique.
Remarquez au centre cette terrasse près de la mer, c'est Green Garden. 
On est toujours dans le parc de Gros Morne, il y a de beaux sentiers
qui s'y rendent.

On se rend au même endroit où nous étions avant d'aller à la Baie Bonne: Le Bras Nord de la Baie des Iles. Les distances sont grandes, ces baies sont immenses. Et les fjords sont vraiment impressionnants.

Ben oui, une autre de ces montagnes formées du manteau de la croute terrestre et sa réflexion.
Ces montagnes me fascinent et nous les avons à nous seuls dans ce fjord.

Nous sortons le kayak et allons explorer le fond de la baie. La marée est à son plus bas. On estime qu'on a besoin d'une profondeur de 15 cm d'eau pour passer en kayak. On cherche la chute que nous entendons alors on parcourt les méandres, on se bute à des culs de sac, on marche sur ce qui nous semblent des îles et arrivons à un endroit où l'eau est claire et ne goûte pas le sel, de l'eau fraiche! On reprend le kayak après avoir ramassé quelques cailloux et cassé des pierres de péridotite avec lesquelles je me bricolerai des appui-livres. Elles sont ocre sur le dessus et noir en dedans, comme les pierres obsidiennes.

Une partie du delta du fond de la baie. Notre terrain de jeu!

Ta blonde veut des cailloux cassés en deux,
tu les casses! Merci Paulo!  
La péridotide sont ces pierres ocres.

On emprunte ensuite les ruisseaux dans les roseaux. L'un d'eux nous mène vraiment assez loin jusqu'à ce que deux arbres tombés nous bloquent complètement la route. Il y a plusieurs grosses et belles libellules vertes. J'arrive pas à les prendre en photo car elles bougent sans cesse. 

En après-midi, on retourne avec le dinghy et 4 sacs de recyclage pour ramasser les résidus de plastiques qui trainent sur la plage. Selon nos informations, ces résidus viennent de partout, de Terre-Neuve, du Québec, de la Nouvelle Écosse mais aussi de l'Europe! 

Je divague, mais je suis tellement déçue que l'ONU ne soit pas arrivée à une entente internationale sur la gestion des plastiques. L'année dernière, dans le cadre de mes fonctions, j'avais animé un panel scientifique sur les microplastiques. Ma collègue du CNRC, Shan Zou travaillait à diminuer notre exposition à ces microplastiques qui sont partout, même dans les recoins de notre cerveau! Elle m'avait bien sensibilisée à cette question. Travaillant avec des autochtones de Nain au Labrador, ils avaient trouvé des plastiques provenant de partout au monde sur les berges de l'Atlantique, même du Pacifique!! C'est vraiment une plaie!

Bref, nous avons, en moins d'une heure, rempli trois gros sacs: des sacs de plastiques éventrés, des cordages de nylon, une bouée de pèche, des cartouches de carabine, des applicateurs de tampons (oui mesdames!), des élastiques de pinces à homard, une veste de sauvetage pour enfant avec cartouche autogonflante bien évidemment déclenchée, une toilette portative en morceaux, un caisson, des capsules et des bouteilles (sans message dedans). Fascinant et choquant ce que l'on trouve et nous n'avons fait que quelques mètres. Soit, les agrès de pêche sont d'ici, j'en suis assurée, mais pas nécessairement tout ce que nous avons trouvé. 

deux sacs...

et trois!

Ça nous a fait réfléchir, sur le bateau nous ne récupérons pas et on devrait, mais la place manque. Pire encore, j'écris cet article de Corner Brook, quelques jours plus tard, et la Marina ne récupère que les canettes et rien d'autre. Nous avons donc dû mettre tous ces plastiques dans les poubelles! Triste, mais c'est le mieux que nous pouvions faire... Nous continuons de réfléchir...

Le butin arrivé à la marina près de Corner Brook

Enfin, durant ces trois jours, nous avons profité des fruits de la pèche, exploré d'autres petites anses non loin, ramassé d'autres cailloux et utilisé, pour la première fois depuis des années, mon drone. Bon, visiblement, je manque de pratique mais j'espère que vous apprécierez ce petit vidéo qui sera dans ma prochaine publication

En attendant, voici une belle photo d'un grand chevalier qui farfouille dans l'eau.

Où est mon verre de contact?  :)