Un malencontreux accident: 6 et 7 novembre 2025
Nous quittons notre ancrage le 6 novembre en après-midi. Le vent souffle encore fort dans la mer, mais on nous annonce sur nos logiciels météo qu'il diminuera autour du début de la soirée. On sort de notre abri et tout de suite on se met en guet pour éviter les flotteurs. Au fur et à mesure que nous progressons, nous avons de moins en moins de protection des iles et le vent monte. Les vagues aussi. Quelques heures après notre départ, elles frôlent le 3m.
| Un magnifique coucher de soleil suite à notre départ. |
Après mon quart, j'étais à l'intérieur, un peu trop longtemps et tranquillement le mal de mer s'établit. Je tricottais et cela prenait sans doute assez de ma concentration (moi qui ne tricotte que rarement) que je n'ai sans doute pas passé assez de temps à l'extérieur, dans le cockpit. Normalement, ça passe assez rapidement avec une Gravol au gingembre. Éloi est à la barre, Paul est au fourneau pour préparer le souper. Je me déplace pour aller chercher un verre d'eau. Je suis devant l'évier mais je n'ai pas calé ma hanche dans le petit coin qui nous permet de bien nous accrocher. Je me tiens avec un bras et une grosse vague frappe le bateau de côté. Je n'arrive pas à me retenir et je percute le mur de la salle de bain de plein fouet: le bas du dos en premier et la tête en deuxième. Je hurle de douleur par terre!
Paul est tout de suite à mon secours, en quelques secondes, une belle grosse prune apparaît sur ma tête. Éloi, alerté par mon hurlement, vient regarder ce qui se passe. Ayant ses cours de secouristes bien en tête après des années d'expérience en tant que gardien de piscine et ses cours d'ambulanciers au cégep, il s'assure que je n'ai pas de commotion cérébrale.
Tranquillement, je me remet à bouger, mais je reconnais rapidement que je ne pourrai plus contribuer à faire des quarts. Le nuit se poursuivra donc sans moi. Le bateau gite pas mal, Éloi m'a gentiment offert sa couchette car elle est un peu plus confortable par temps de gite. Un peu plus tard, je me lève pour aller aux toilettes. C'est dur et ça fait très mal. Paul, qui était dans le bateau à ce moment-là, m'offre de mettre du Voltaren sur la région du dos qui fait mal. J'accepte. Je m'agrippe du mieux que je peux, car les vagues sont encore très fortes, pour permettre à Paul d'appliquer l'onguent. Au moment ou je m'y attends le moins, une vague force la fermeture d'une porte qui s'abat sur mon doigt. Je me remet à hurler.
J'avoue que pour moi, ce fut une traversée infernale. Je me suis assoupie une couple de fois mais pour l'essentiel, je n'ai pas réussi à dormir. Paul et Éloi s'en tirent bien. Avec le lever du jour, Éloi aperçoit encore quelques flotteurs, mais rien comme au Maine. Vers 11h30 le matin du 7 novembre, lorsque nous sommes en approche du Canal de Cape Cod, je me relève afin d'aider à barrer et accoster le bateau au quai d'approvisionnement de la Marina de Sandwich et ensuite d'amarrer le bateau au site qu'on nous avait donné.
Nous resterons à Sandwich pour la fin de semaine afin de me donner un peu de temps pour me remettre de mes blessures, mais déjà la prune sur la tête se résorbe et un peu de marche sur la terre ferme me fera du bien. En après-midi je quitte donc pour aller marcher. Je me rend jusqu'au village de Sandwich où j'y trouve des antiquaires. Afin de me réchauffer un peu, j'y entre. L'un d'eux est un véritable musée. Il y a de tout. Des caricatures de juges d'Honoré Damier, des camais de toutes sortes, des cartes géographiques, des harpons à baleines, des flotteurs (pas encore!), de l'argenterie, des bibelots de toutes sortes. Imaginez une grande maison entièrement voué à cette "galerie" d'antiquités. Mais rien n'est donné ou sous-évalué, je dirais même le contraire. Nous avons vu un baromètre à $8000 US! Il était beau mais ne valait pas cela à mes yeux!
Mal de terre, fatigue ou plancher de cette vieille maison assez croche, j'avais l'impression d'avoir la plante des pieds arrondies. De peur de tomber dans ce commerce plein de vitrines, j'ai choisi de rentrer au bateau.
En soirée, plutôt que d'aller au resto, on est fatigués, on se commande de beaux homards de la poissonnerie sise juste à côté de la marina. Ils les cuisent à la vapeur pour nous. Reste à faire le beurre à l'ail et c'est servi! Nous nous sommes délectés!
Ay, ay, ay, j’espère que tous tes malheurs sont derrière toi.
RépondreEffacerOui, moi aussi, mais je ne me suis pas manquée et c'est toujours douloureux. Le temps s'occupera de la récupération pour le dos. Quant au doigt, c'est certain que je perdrai mon ongle. C'est une première pour moi. Intéressant! ;)
EffacerOuf ! Quelle aventure ! J’espère que tu te remettras vite. Entre les accidents, les vagues automnales et le slalom de bouée vous ne devez pas vous ennuyer ! Mais je sens que la mer sera belle bientôt. J’ai hâte de connaître la suite. À+
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