Du 10 au 14 novembre: Hamptons Bay
Le matin du 9, La Grande Fugue est emmitouflée dans un épais brouillard. On ne voit strictement rien. Mais nous avons décidé de quitter afin de progresser éventuellement vers le sud. Comme les vents viennent du Sud et se renforciront, nous optons pour un déplacement latéral. Nous choisissons Hampton Bays sur Long Island. C'est ce que les américains appellent un "inlet" ou une petite ouverture dans la digue naturelle qui protège le sud de Long Island. Cette ouverture mène à une grande baie, mais vraiment peu profonde.
Ce sera 7h à moteur tout le long. En sortant, on passe près d'une bouée latérale qui a un cloche. Le son de la cloche dans le brouillard nous rappelle qu'il n'y a pas si longtemps, ce son suffisait à informer les marins et les capitaines de la direction à donner à leurs navires. Toujours impressionnant de penser à la navigation d'antan. Aujourd'hui, avec nos cartes électroniques, on a moins de mérite. Nous avons toujours le sextant à bord, mais Paul l'utilise surtout pour se pratiquer, en espérant que nous n'ayons pas à en dépendre totalement. Nous avons aussi un GPS portable... bref beaucoup de redondances sur La Grande Fugue et fort heureusement! J'ai entendu dire que la Garde Côtière américaine pensait à se départir de ses bouées étant donné que tout le monde possède des cartes électroniques. Mais il y a eu un tel tollé qu'ils ont dû remettre cette décision à plus tard. J'avoue que c'est couteux d'entretenir ces bouées et leurs feux. Mais je ne peux m'imaginer entrer dans un port la nuit sans cette aide. On a beau avoir des cartes électroniques, les GPS ont quand même une certaine marge d'erreur et ils ne sont pas aussi rapides, l'information parfois apparaît avec un certain retard... bref, heureusement que cette décision fut renversée, mais ça augure mal pour l'avenir...
Sur notre parcours, le brouillard s'éclaircit. On distingue des voliers d'oiseaux impressionnants par leurs tailles, mais difficile de dire de quels oiseaux il s'agit. Et puis on commence à voir les demeures majestueuses et les hôtels du bord de mer.
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| Une fois le brouillard un peu dissipé |
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| Plusieurs fous de Basan viennent dans ces eaux pour hiverner. J'adore les observer planer entre deux vagues! |
Lorsque nous arrivons à l'entrée de l'inlet, les vagues sont bien formées. La marée baisse et les vagues entrent. On se retrouve donc typiquement dans la situation de vent contre marée et ceci fait monter les vagues. Nous nous retrouvons dans des vagues de 3-4 m qui déferlent tout autour de nous. L'entrée est mince, il ne faut pas la manquer. On fait du surf sur les vagues. Je suis à la barre et je vous jure que je tiens cela serré. L'important, garder la proue du bateau dans la direction que nous voulons quelques soient les vagues qui nous poussent derrière. Un 5 minutes stressantes (cela m'a paru bien long) mais par la suite, j'ai suivi les bouées pour atteindre notre ancrage, tout près du port de chalutiers à perche.
Nous savions que de bons coup de vent approchaient. Nous avons mis l'ancre et sommes restés dans notre cachette pour les 4 jours. Oui, ça peut être long! Nous avons lu beaucoup, j'ai avancé mon tricot (un petit foulard à serrure, mais je ne tricotte pas souvent, donc lentement), nous avons regardé des films, joué aux quelques jeux que nous avions à bord et auxquels Paul voulait jouer, donc simples. Mais nous avons eu bien du plaisir. Mine de rien, le temps se refroidit. Il y a tempêtes et cocktails météo au Québec. Ici, de la pluie du vent et du temps plus froid...
| On joue à Chromino et à d'autres jeux pour passer le temps... On voit qu'Eloi en arrache! :) |
| Notre vue sur les chalutier à perche du petit port à côté de notre ancrage. Avec ou sans soleil, avec pluie, sans pluie, avec vent pratiquement toujours... ;) |




Ça se lit comme un roman d’aventure…
RépondreEffacerImpressionnant qu’on arrive à naviguer à travers cette purée de pois. Je préférerais aussi des bouées !
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