16 au 19 septembre : De Corner Brook à Longue Point

Oh my!

Je ne vous ai pas gâtés chers amis. Disons que j'ai été occupée, mais je prenais tout de même des photos de temps en temps lorsque ma belle-sœur était présente. Elle a mis ses photos et commentaires sur son fil Facebook et j'ai recopié le tout sur le mien que vos pouvez aller voir.  

À peine arrivée à l'aéroport, une heure après nous, j'annonçais à Diane, le 16 septembre au petit matin, que nous allions partir pour la Nouvelle Écosse dès que nous serions prêts le lendemain car les vents nous semblaient favorables. Une traversée d'une trentaine d'heures en tout. Un véritable baptême l'attendait donc, elle qui n'était pas amarinée, c'est à dire qui n'avait pas eu le temps de s'habituer aux mouvements du bateau.

Pauvre Diane qui voulait surtout voir Terre-Neuve, ne fit pas voir sa déception et semblait prête pour l'aventure.

Nous sortons donc du Bras Humber en fin de matinée (après un bon dodo), un long bras qui relie la Baie des Iles à Corner Brook. Le paysage est superbe, les coloris d'automne commencent à peine. L'air est frais. Nous avançons à moteur contre le vent avec espoir de pouvoir mettre les voiles une fois sortis de cette immense baie. Et c'est ce que nous ferons. Or, le vent ne nous pousse pas autant que nous envisagions. Les vagues et la houle sont bien présentes et prennent de la force au fur et à mesure que nous avançons, mais les vagues sont refusantes. Ce n'est plus une trentaine d'heures de voile mais sans doute plus. 

Diane documente la vie à bord.
Paul entre les défenses car nous venons de quitter
la marina près de Corner Brook

Tout bonnement, au cours d'une conversation, Diane me demande, hypothétiquement bien entendu, que ferais si un passager était malade. Je lui raconte que cette situation est déjà arrivée et que je demande à la personne de regarder l'horizon autant que possible, de ne pas lire, mais regarder droit devant. La coquine ne me l'avais pas dit, mais elle commençait à se sentir moins bien. Je lui ai donc donné des comprimés de Gravol au gingembre (merveilleuse invention!) et rapidement son mal de mer l'a quitté.

Au vue de la route qui reste à faire, et des conditions qui ne sont pas des plus agréables, nous changerons donc nos plans et mettrons le cap vers Long Point pour nous abriter dans le Port de la Plage Bleue.

Je ne sais plus si je vous l'ai dit, excusez donc la répétition si c'est le cas, mais les marins disent que leur plan de navigation sont écrits dans le sable à marrée basse. Vous savez ce que cela veut dire... une fois que la marée recouvre les plans, il n'y a plus de plan! Donc les plans des marins sont appelés à changer en fonction des conditions atmosphériques, maritimes, de l'embarcation et de l'équipage. Tellement de variables que finalement il faut s'attendre à des changements. Et ce fut là une de ces occasions.

Lorsque l'on part pour une destination donnée, il faut aussi prévoir des endroits pour se cacher si jamais les conditions changent. Nous avions vu Long Point en montant la côte au mois d'août et la possibilité de s'y réfugier. Donc il était naturel de s'y rendre. Cependant, il fallait s'y rendre avant la noirceur pour nous aider à amarrer le bateau bien solidement.

Ce n'est qu'en arrivant que nous avons aperçu qu'il n'y avait pas beaucoup d'espace. Le quai flottant était bien libre, mais à l'entrée, deux barges et des grues étaient bien présentes. Ce n'était pas la première fois que nous visitions un port en réparation, mais cela restreignait l'espace disponible aux manœuvres. Ne reculant devant rien, je décidai de faire pivoter le bateau et de reculer tranquillement au quai flottant. Diane a filmé la manœuvre et était bien impressionnée, mais dans les faits, une fois que le bateau est assez mobilisé, il se dirige relativement bien vers l'arrière. Quelques minutes plus tard et nous étions déjà plongés dans la noirceur.

Vidéo: Diane Gaudreau

La Grande Fugue y restera bien nichée pendant 3 jours, le temps nécessaire pour que les vents se calment. Voici des photographies (de moi) et vidéos (de Diane) pris sur cette pointe pendant cette période.

De magnifiques asters qui tapissaient la prairie à Long Point

Diane, exploratrice et photographe!

Nous ne sommes pas seuls à contempler ce paysage majestueux.
Deux beaux pics flamboyants

Les vents que Long Point confrontent
affectent la croissance des arbres

Les vagues se succèdent. Comme j'étais en haut de la falaise,
difficile de juger de leur taille, mais elles étaient grandes et fortes.

La mer est déchaînée.

Une échouerie offre quand même un beau perchoir à un bruant des prés. 

À maintes reprises qu'ai tenté de prendre cet oiseau furtif,
jusqu'à ce que je m'appuie sur cette rosse roche
et qu'il viennent enfin se percher non loin de moi.
Paruline des rivières.
Diane et Paul explorent cette côte démontée par le vent et les vagues
à la recherche de petits cailloux et galets qui deviennent nos trésors.

Prendre le temps de contempler ce spectacle

Le lendemain, la nature était tout aussi, sinon encore plus déchaînée! Regardez comme La Grande Fugue dance!
Vidéo: Geneviève

Une petite marche et quelques autres images de ce lieu déserté mais combien sublime.
Un peu comme la ménagerie de Pellan

Et un coucher de soleil renversant au bout de deux jours.
Demain, nous pourrons larguer les amarres.

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