22-23 juillet: On traverse!

Nous avions décidé de repartir en milieu d'après midi pour les Iles de la Madeleine. Les rapports météo que nous avions nous prédisaient du bon vent et peu de vagues. Nous étions dans les préparatifs. Paul sur le bateau et moi avec quelques emplettes à pied: Canadian Tire, la pharmacie et l'épicerie.

Crédit photo: Margot Chrétien

Je suis revenue juste à temps pour accueillir Margot Chrétien, notre voisine à Sainte-Croix qui habite un chalet familial l'été à Gaspé et que nous avions convié pour le lunch. Une belle rencontre et un beau repas concocté par Paul bien évidemment. Elle nous a amené à sa poissonnerie préférée qui pour nous était comme un magasin de friandises. On a fait le plein! Et c'était une très belle journée, chaude et agréable!









Couchette de traversée

Notre couchette de traversée est installée. Avec cela aucun danger de tomber lorsque l'on prend une mauvaise vague. Bon, il ne faut pas être claustrophobe, mais une fois installé, c'est très confortable.

La Grande Fugue quitte.
Crédit Photo : Margot Chrétien

Vers trois heures, avec les derniers préparatifs, nous avons quitté le quai de la marina de Gaspé pour traverser vers les Iles de la Madeleine. Nous avions un beau vent dans la baie de Gaspé qui nous a porté pendant une couple d'heures. Arrivés à son embouchure la surface de l'eau changeait pour un clapot assez haut et étendu, la Baie était à la rencontre du Golfe avec ses vagues et son propre vent. 

Ile plate qui s'érode en galettes, mais que les oiseaux et les phoques aiment bien pour admirer le large.

On passe l'Ile plate à la sortie de la Baie de Gaspé. Quelques minutes plus tard, l'Ile Bonaventure et le Rocher Percé se dévoilent. Alors que nous approchons l'heure où Paul prendra la barre, je descends en bas et une bonne nausée commence. J'ai juste le temps de monter au cockpit et de me concentrer sur l'horizon. C'est que ça brasse. La vague de 1-2 m est courte et va dans tous les sens. Une véritable machine à laver. Et que dire de ce bateau qui danse et de ma lombalgie? Rien pour améliorer les choses qui allaient pourtant mieux depuis peu.
La ligne ou l'eau devient plus foncée, les vagues commencent... elles ont l'air de rien d'ici. 😐

Ce fut une longue traversée. J'étais incapable de dormir ou manger. J'ai donc offert à Paul de faire son quart, qu'il aille se recoucher et que peut-être plus tard j'arriverais à dormir. Et c'est exactement ce qui est arrivé. Ça s'est bien passé sauf qu'alors que nous prenions notre air d'aller dans cette mer désorganisée, la Garde côtière communique avec nous pour nous dire que nous étions sur le point d'entrer dans une zone ou les bateau de plus de 13m ne pouvait entrer, sauf exception, afin de protéger la baleine noire de l'Atlantique Nord. Il fallait remonter vers le nord et perdre ce vent qui nous aidait à combattre les vagues. On a mis 40 miles nautiques de plus à parcourir la distance entre la Gaspésie et les Iles.  Ça, s'est 6 heures et demie de plus... Disons 4, car à la fin nous nous rapprochions quand même des Iles.. Mais lorsque nous comparons avec nos passages des dernières années, c'est quand même le plus long à ce jour. Vous savez comment j'aime les baleines, donc nous n'avons pas remis en question la décision de le Garde Côtière mais comme nous allons lentement en voilier, que la mer était très inconfortable, on s'est posé la question...

La mer est ainsi, c'est elle qui décide et elle demande respect. Les prévisions météo, que nous avions pris soin de bien vérifier, ne nous donnait pas ce portrait. Notre grande chance dans cette situation fut que la lune était pleine et ainsi nous pouvions quand même voir notre environnement et surtout les autres navires. Un seul en cette nuit de traversée, un navire de pêche avec pour capitaine un gentilhomme néo-brunswickois avec un merveilleux accent qui revenait vers Shippagan avec du sébaste.

Comité d'accueil des Iles. Bon, ils regardent la mer, mais ils sont accueillants. Nous nous sommes ancrés juste à côté de ces cormorans. L'eau est assez profonde à côté de la dune.

Nous étions bien fatigués lorsque nous sommes enfin arrivés à Havre Aubert, 25 heures pus tard. Nous avons rapidement mis l'ancre dans la Baie de Amherst face à la marina, nous nous sommes douchés et avons dormi. Le "sommeil du juste" dirait ma mère. Nous avons dormi un bon 10h, comme des ados! 

La Grande Fugue bien amarrée à Havre Aubert

Le 24 au matin, nous avons appelé le Maître de Port, Réal, et lui avons demandé s'il avait de la place pour la Grande Fugue. Oh bonheur, il y en avait et deux personnes nous attendaient au quai pour amarrer notre voilier. Nous nous sommes amarrés sur un ponton fixe, c'est à dire qu'il ne bouge pas avec les marées. Or quelques heures plus tard je me rend compte que le bateau n'était plus tout à fait droit. La marée, quoi que petite (fort heureusement d'ailleurs!), suffisait pour mettre de la tension sur nos amarres. La correction est simple, on relâche un peu les amarres et le tour est joué!😊

Les salines sont les cabanes de pêcheurs typiques d'Havre Aubert

Nous avons été luncher au Café de la Grave, endroit hyper-sympathique que mon père nous avait fait adopter dès notre première visite aux Iles. Nous sommes ensuite aller visiter les petites boutiques d'Havre Aubert. Il y en a plus qu'avant (Mon bonheur mais pas celui de Paul 😉). Les rénovations rendues nécessaires suite aux dommages causés par les ouragans Fiona et Ian sont impressionnantes. Ils ont monté une digue de petites pierres immense dans la Baie de Havre Aubert. 

L'énorme digue construite depuis l'érosion rapide de la berge à cause des ouragans.
Elle s'élève jusqu'au fenêtre des petites maisons.

On regarde ce qui sera présenté au Vieux Treuil. On se réserve des billets pour un groupe de jazz, Solarium, pour demain et une chanteuse folk, Jeanne Côté, pour après-demain. Et je marche, car cela aide mon dos. Marcher dans cet environnement et sentir le vent des Iles est un pur bonheur! 




Commentaires

  1. Bonheur de vous lire. Départ pour Terre-Neuve jeudi matin tôt. Il fait un temps superbe, gros câlins.


    RépondreEffacer
  2. Julie Maisonneuve6 août 2024 à 07 h 31

    Wow! magnifique Genevieve, vous etes beaux a voir...que de beaux souvenirs, profites en bien! xx

    RépondreEffacer

Publier un commentaire